CHIENS DANGEREUX
La loi de Janvier 1999 classait les chiens susceptibles d’être dangereux en deux catégories :
Première catégorie : les chiens d’attaque : Pitbulls , boerbulls. Deuxième catégorie : les chiens de garde ou de défense. : rottweilers, american staffordshire. Pour les chiens de la première catégorie, obligation est faite au propriétaire de les faire stériliser.(aucune naissance après l’année 2000) L’importation, la cession,, la vente ou l’élevage de ces chiens est interdite. L’accès en est interdit dans les lieux publics ou transports en commun. Pour les chiens des deux catégories, interdiction de détenir ces chiens par des personnes de moins de 18 ans, ou condamnées pour délit inscrit au bulletin N° 2 du casier judiciaire. Ces animaux doivent être déclarés en mairie du lieu de résidence du propriétaire , avec présentation des documents suivants : carte de tatouage, vaccination antirabique, assurance de responsabilité civile. Sur la voie publique ces chiens doivent être muselés et tenus en laisse. Cette première batterie de lois n’a pas eu les résultats escomptés. En effet dans nos refuges, nous voyons encore arriver à l’abandon des jeunes pittbulls qui n’auraient pas dû naître après 1999.. Nous recevons également à l’abandon des rottweilers non tatoués, non vaccinés. Dans les rues, combien de chiens de première et deuxième catégorie rencontrés, non muselés, non tenus en laisse.... En 2007 , des chiens ont blessé, et parfois tué de jeunes enfants. L’émotion, bien légitime, soulevée par ces dramatiques accidents, a amené le gouvernement à proposer dans l’urgence un renforcement de la législation, visant à durcir les obligations et la répression des propriétaires.. Ces textes en projet comportent quinze articles , parmi lesquels : obligation de passer un permis d’aptitude pour le maîtres de chiens dangereux, des amendes en hausse, et le signalement et la formation des maîtres de chiens mordeurs. Toute morsure sans distinction de race ou de catégorie devra être déclarée en mairie. Le chien qui a mordu devra subir une étude comportementale. Et son maître suivra une formation. Les chiens de catégorie un sont totalement interdits. Ils devront être euthanasiés. Ce renforcement de la législation inquiète énormément les S.P.A.. Comment imaginer l’efficacité des contrôles de ces chiens et de leurs propriétaires, alors que les mesures de la première loi 1999 n’ont jamais été totalement appliquées ? Peut–on espérer raisonnablement que certains propriétaires de ces chiens, qui ont toujours refusé de se soumettre aux obligations en cours depuis 1999, vont accepter les contraintes supplémentaires qui leur sont imposées ? D’une manière plus générale il faut bien savoir que la majorité des morsures de chiens qui ont lieu en France, n’est pas le fait de chiens dits « dangereux » Le labrador, qui a une réputation de gentil nounours, reste le chien le plus mordeur dans notre pays. Depuis la rédaction de ces nouveaux textes, une véritable psychose s’est emparée du public envers tout chien qui « pourrait être dangereux ». Nous avons enregistré des abandons de braves toutous de race incertaine, " au cas où ils pourraient mordre... " Et le nombre de rottweilers trouvés errants, sans tatouage, a considérablement augmenté. En même temps, les adoptions de ces chiens sont pratiquement impossibles : crainte irraisonnée face à ces animaux, hésitations devant les obligations que leur propriété pourrait entraîner. Pourtant, parmi eux, il y a de très braves bêtes, calmes et dociles, ne demandant qu’un peu d’autorité et beaucoup d’affection. Tysis, rottweiler abandonnée au Refuge ![]() Et une fois de plus, ce sont nos Refuges qui vont avoir à assumer cette surcharge d’animaux, sans aucune contrepartie. Dont certains vont rester là jusqu’à la fin de leur vie. Ce qui serait souhaitable, en revanche, serait une plus grande responsabilisation des personnes souhaitant acquérir un chien , quel qu’il soit. Souvent considérés comme des biens de consommation, ils sont achetés par petites annonces, ou dans des lieux de vente où on ne privilégie pas l’information indispensable sur l’éducation qu’il faudra lui donner, sur les devoirs que l’on devra avoir envers lui, sur la responsabilité qui est engagée par rapport à un être vivant, sur les frais inéluctables qui vont en découler. Au Bois Rulaud, chaque adoption est accompagnée d’un dialogue avec le futur maître, afin de bien lui faire comprendre la portée de son geste.. Jamais nous ne confions un animal si nous n’avons pas auparavant mesuré la capacité de l’adoptant à assumer correctement son choix. C’est pourquoi, il nous arrive fréquemment de refuser une adoption. De plus, nous laissons à l’adoptant la possibilité de nous ramener son animal pendant les quinze jours qui suivent son départ du Refuge. Mais tous les chiens ne proviennent pas des Refuges. Le marché du chien est un très gros business, qui ne s’encombre pas de précautions. |